A l'hôtel [pour Quin]

"Je t'ai acheté par que quelque part, je manque de relations sociales. Je t'ai également achété parce que je t'ai trouvé beau. Il y a quelque chose en toi qui m'a frappé et qui m'a attiré. Quoi, je l'ignore. Enfin, je t'ai acheté car je compte entreprendre le voyage jusqu'à Sket. J'espère que cela répond à ta question."

Si Quin rougit lorsque son maître lui dit qu'il l'avait trouvé beau, cette gên disparu quand il lui annonça qu'il comptait faire le voyage jusqu'à Sket. Quin en avait entendu parler chez le marchand d'esclave, et il savait aussi que peu en revenaient vivants... Il frissonna, inquiet.
Il venait de dire à Endril qu'il lui faisait confiance et il ne pouvait guère revenir sur sa parole, mais ce voyage l'inquiétait sérieusement.
Il baissa la tête et répondit doucement :

" Merci... Cela répond effectivement à ma question... Mais... Je croyais que ce voyage était trés dangereux. Vous tenez vraiment à le faire? "

Il se sentait stupide de demander cela et un peu honteux de passer pour un froussard, mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.

" Merci... Cela répond effectivement à ma question... Mais... Je croyais que ce voyage était trés dangereux. Vous tenez vraiment à le faire? "

"C'est vrai, effectivement. C'est un voyage long et périlleux. Mais je serais là pour te protéger, si c'est ce qui t'inquiètes."

Endril ne présumait pas de ses forces: il était apte à affronter une armée entière s'il le fallait, et même en plein jour s'il le devait. Le serveur arriva avec la seconde soupe de l'elfe et le silence revint dans la salle de restaurant. Sans un bruit, un pianiste entra et s'installa derrière l'instrument qui se trouvait caché derrière un rideau pourpre, sur une petite estrade. De douces notes s'élevèrent dans la salle vide. Le vampire ferma les yeux, appréciant la musique.

"Dis-moi Quinn, y a-t-il une mélodie qui te fasse du bien ? Une mélodie que tu aimes plus que tout, comme celle du vent dans les arbres par exemple."

"C'est vrai, effectivement. C'est un voyage long et périlleux. Mais je serais là pour te protéger, si c'est ce qui t'inquiètes."

Quin soupira : visiblement son maître y tenait, il n'avait qu'à se résigner... Et puis il lui avait dit qu'il le protégerait. Lorsqu'il croisa le regard décidé d'Endril, il sut qu'il disait vrai et il cessa alors de se faire du souci pour rien.
Le serveur arriva avec sa soupe et l'elfe se jeta littéralement dessus : il avait présumé de ses forces, et il mourrait de faim. Cette soupe était vraiment la bienvenu!!
Il la dégustait quand il entendit soudain des notes de musique s'élever doucement dans la pièce. Intrigué, il tourna la tête vers le pianiste qui s'était mis à jouer et sourit. C'était divin : il adorait la musique.
Ce fut la voix de son maître qui le sortit de sa contemplation:

"Dis-moi Quinn, y a-t-il une mélodie qui te fasse du bien ? Une mélodie que tu aimes plus que tout, comme celle du vent dans les arbres par exemple."

Quin regarda le vampire, un peu étonné d'une telle question. Il baissa les yeux, repensant tristement à une mélodie auquel il tenait beaucoup et qu ne le quitterait sans doute jamais...

" Je... Il y a bien une musique que j'aime beaucoup... Mais... Elle me rappelle trop de souvenirs... "

Il s'arrêta là, la gorge soudain nouée par l'émotion. Pourquoi son maître lui demandait-il une telle chose?
Il leva un regard un peu étrange sur son maître.

" Pourquoi? Vous en avez une vous Maître? "

Quin finit rapidement sa soupe et tourna de nouveau son visage vers le pianiste : sa musique était si belle, si douce... Il aurait voulu rester là pendant des heures.

" Pourquoi? Vous en avez une vous Maître? "

"J'en ai une, oui. Pourtant, je la hais plus que tout au monde."

Endril fixait à présent le pianiste, le regard dur. Cette mélodie, elle faisait partie de lui mais il ne pouvait s'empêcher de la détester. Cette petite boîte, bien cachée dans ses affaires, cette petite boîte à musique dont il n'arrivait pas à se séparer malgré son aversion pour celle-ci. Il soupira d'un air las. Il se leva de sa place et s'approcha du musicien. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille puis revint tranquillement vers Quin à qui il tendit la main.

"Me feras-tu l'honneur de danser ?"

Le vampire ferma lentement les yeux, les notes si sombres et si bien connues s'élevant dans la salle. Une mélodie triste et lente, douce et presque envoûtante. Une musique qui datait de son enfance, qui ne voulait pas le quitter. Il rouvrit les yeux sur l'elfe qu'il attendait toujours, posant sur lui un regard indéfinissable, mêlant douceur et envie, rage, douleur et tristesse.

"J'en ai une, oui. Pourtant, je la hais plus que tout au monde."

Son maître ne semblait pas du tout la porter dans son coeur, aussi Quin ne posa plus de questions, légèrement gêné de sa réaction. Il se sentait un peu coupable d'avoir réveillé de mauvais souvenirs chez son maître et il baissa la tête.
Endril se leva soudain et alla dire deux mots au pianiste. Trés intrigué, Quin le regarda faire pour le voir revenir quelques secondes plus tard devant lui. Il lui tendit la main et lui demanda trés sérieusement :

"Me feras-tu l'honneur de danser ?"

Quin en resta bouche bée!! Danser?
Il n'avait jamais réellement danser, et le contact physique que demandait la danse ne lui plaisait pas trop...
Et le regard de son maître le bouleversa quand il le croisa : il semblait si triste...
Un peu timide, Quin tendit sa main et saisit celle de son maître. Il se leva et l'accompagna au milieu de la salle.

" Je ne suis pas un trés bon danseur" le prévint-il tout de suite.

Son maître passa sa main sur sa taille, ce qui arracha un frisson à Quin, puis s'empara de son autre main pour l'emmener doucement dans un lent mouvement de danse au milieu de la piste. Il semblait envoûter par la musique et cela effrayait un peu Quin, qui se laissa cependant faire.
Son maître le guidait parfaitement mais l'elfe se sentait mal à l'aise : il aimait bien son maître, il pouvait bien l'avouer, mais le contact le mettait toujours mal à l'aise...
Gêné, il finit par s'arrêter, trop embarrassé et mal.

" Je... Je suis trop nulle.... Je préfère arrêter.." dit-il penaudement.

" Je ne suis pas un trés bon danseur"

Cette remarque arracha un sourire à Endril: ce n'était pas cela qui allait le faire renoncer à cette danse. Juste une fois. Peu lui importait qu'ils dansent deux heures ou deux minutes. Il voulait juste danser une dernière fois. Avant leur départ. Avec des gestes précis et sans aucune rudesse, il entraîna l'elfe dans une danse lente et légère. Au bout d'un moment qui parut durer une éternité au vampire, Quin s'écarta.

" Je... Je suis trop nulle.... Je préfère arrêter.."

"Tu n'es absolument pas nul, Quin. Tu danses très bien pour un débutant. Il est cependant l'heure de remonter. Demain, nous irons acheter ce dont nous aurons besoin pour le voyage."

Sur ces mots, la créature nocturne s'inclina pour remercier le jeune homme de lui avoir accordé une ultime danse. Puis il fit signe au serveur qu'il pouvait débarasser la table. Cependant, au lieu de sortir de la salle, Endril avisa le bar, éclairé par une lumière tamisée délicate qui ne blesserait pas ses yeux.

"Souhaites-tu boire un dernier verre avant que nous montions nous coucher ?" demanda-t-il doucement, plongeant son regard ambré, presque mordoré, dans celui écarlate de son esclave.

"Tu n'es absolument pas nul, Quin. Tu danses très bien pour un débutant. Il est cependant l'heure de remonter. Demain, nous irons acheter ce dont nous aurons besoin pour le voyage."

Quin acquiesça, mais rougit légèrement quand son maître s'inclina soudain devant lui, comme pour le remercier de la danse. C'était tellement délicat que l'elfe ne sut comment réagir et il se contenta de hocher gentiment la tête.
Quin pensait qu'ils allaient pouvoir enfin se reposer, mais son maître avisa soudain le bar : son regard s'y attarda, comme s'il réfléchissait à la possibilité de s'y attarder et il demanda bientôt à son esclave:

"Souhaites-tu boire un dernier verre avant que nous montions nous coucher ?"

Quin haussa les épaules discrètement : il était loin d'être épuisé et l'idée de finir la soirée aussi bien qu'elle avait commencé n'était pas mauvaise en elle-même.

" Comme vous voudrez maître... " répondit-il cependant poliment.

Le vampire l'entraîna alors vers le bar et Quin le suivit, une légère inquiétude le prenant tout de même... S'il y avait bien quelque chose que l'elfe ne supportait pas, c'était l'alcool!! Il le savait pour s'être fait bien trop souvent surprendre autrefois. Une fois qu'il avait bu, il faisait n'importe quoi et se mettait généralement à dire tout ce qui lui passait par la tête, sans même pouvoir en mesurer les conséquences... Si jamais son maître lui proposait de l'alcool, Quin ne voulait même pas imaginer ce qui pourrait se passer...
Il s'assit avec appréhension au bar, appréciant la lumière délicate et chaleureuse de l'endroit.
Et le serveur vint leur demander ce qu'ils voulaient...
Quin ne sut pas quoi répondre et il laissa son maître choisir pour lui, bien trop gêné....

" Comme vous voudrez maître... "

Endril entraîna le jeune homme vers le bar de l'hôtel. Là, il s'installa avec aisance sur le haut tabouret. Lorsque le barman les accueillit, il leur demanda ce qu'ils souhaitaient boire. Quin ne dit mot et le vampire dût choisir à sa place. La soirée étant bien avancée, un alcool trop fort était très peu conseillé.

"Deux verres de votre alcool le moins fort, je vous prie."

"Tout de suite monsieur."

Le barman s'éloigna un peu d'eux, laissant la créature nocturne seule avec l'elfe. Ce dernier semblait être... gêné ? Il ne voyait pas pourquoi. D'un geste vif, il replaça quelques mèches flamboyantes derrière l'oreille de son esclave. Sa peau scintillait d'une douce lueur dorée sous la lumière. Elle paraissait si délicate.

"Quin... A te voir là, tu a des airs de douce flamme. Une flamme encore vacillante mais pourtant déjà si vive et si brûlante."

"Vous voilà poète monsieur ! Voici vos boissons. Mais qui pourrait ne pas l'être devant une aussi belle créature ?" dit doucement le barman, posant leurs verres devant eux.

Endril lui lança un faible sourire. Il était souvent venu parler avec ce dernier. Ils n'avaient jamais échangé leurs noms et cela leur suffisait. D'ailleurs, le vampire le considérait comme son seul véritable "ami". Mais pour Quin, il ressentait tout autre chose. Un sentiment qu'il ignorait totalement et qui pourtant grandissait dans son coeur meurtri.

Son maître commanda deux verres d'alcool, et Quin sentit que tout cela allait mal finir. Même s'il avait commandé un alcool moins fort, l'effet serait sans doute le même sur l'elfe, et il commençait à se sentir mal à l'aise.
Il sentit soudain la main de son maître replacer une de ses mèches derrière son oreille et il rougit de ce contact : c'était si délicat... Personne, hormis son frère, ne s'était montré aussi gentil avec lui et l'elfe lui renvoya un sourire discret mais chaleureux.

"Quin... A te voir là, tu a des airs de douce flamme. Une flamme encore vacillante mais pourtant déjà si vive et si brûlante."

C'était trés beau et surprit Quin : son maître était trés doux, mais cela semblait cacher quelque chose... Quelque chose qui faisait peur à Quin, il devait bien l'admettre. Il avait l'impression qu'Endril s'attachait à lui et il ne savait pas comment réagir, mais alors pas du tout! Tous ses maîtres précédents avaient été si violents avec lui qu'il ne savait pas comment faire face au comportement d'Endril, si nouveau pour lui. Il leva des yeux perdus sur le vampire...

"Vous voilà poète monsieur ! Voici vos boissons. Mais qui pourrait ne pas l'être devant une aussi belle créature ?"

Quin rougit violemment, trés gêné du compliment du barman. Pour se donner contenance, il avala d'un trait le verre posé devant lui, avant de réaliser ce qu'il venait de faire. Il porta la main à sa bouche, écarquillant les yeux devant sa stupidité!! Lui qui ne voulait pas être ivre, il avait fait le dernier geste conseillé pour éviter cela!! Et en plus, il avait agi sans même s'en rendre compte.
Trés rapidement, il sentit les effets de l'alcool envahir son sang : peut-être était-ce dû à sa nature elfique de ne pas supporter l'alcool...?
Il s'accouda sur le comptoir du bar, clignant des yeux pour essayer de reprendre pied avec la réalité, mais c'était malheureusement trop tard...
Il sourit un peu bêtement et regarda son maître, avant de lâcher un petit:

" Vous aussi, vous êtes magnifique maître... Je crois que j'ai rarement croisé un vampire aussi séduisant que vous... "

Il rit gauchement avant de rajouter d'une voix légèrement pâteuse (dieu que l'alcool agissait vite sur son organisme!!) :

" Mais en même temps, vous êtes le premier vampire que je croise aussi... "

" Vous aussi, vous êtes magnifique maître... Je crois que j'ai rarement croisé un vampire aussi séduisant que vous... "

Endril constata avec stupéfaction la rapidité avec laquelle l'alcool agissait dangeureusement sur le pauvre Quin. Celui-ci était accoudé au comptoir, un sourire un peu incertain et la voix pâteuse.

" Mais en même temps, vous êtes le premier vampire que je croise aussi... "

Le vampire sourit. Il se recoiffa d'un simple geste de la main, ses courtes mèches blanches retombant en minuscules vagues soyeuses sur son front tout aussi blême. Il bu une gorgée de son verre puis retourna à sa contemplation du jeune homme. Le barman s'esquiva silencieusement, invitant un client à aller s'asseoir dans la salle plutôt qu'au bar, comme pour les laisser en tête à tête.

"Tes propos me flattent Quin. Les elfes sont tout autant discrets, si je puis dire car tu es également le premier de cette race que je rencontre. Peut-être est-ce pour cacher les délicates beautés que vous êtes aux yeux des autres afin qu'on ne vous les ravisse pas..."

Endril bu une autre gorgée du liquide brûlant comme il fallait. Il est vrai que son esclave était d'une rare beauté mais il doutait trouver autre pareille rareté chez ses semblables. Cette couleur rouge passion qui était totalement à l'opposé de ce caractère si fragile et farouche, fort et faible à la fois, à l'image d'un félin traqué et blessé qui est pourtant curieux d'approcher son prédateur.

"Qu'en penses-tu Quin ?"

Le serveur s'éloigna mais Quin ne s'en aperçut même pas : Endril avait redressé des mèches de ses cheveux d'un geste nonchalant. Sous la lumière du bar, sa beauté était rehaussée et l'elfe n'arrivait plus à détacher ses yeux du vampire. Il était vraiment magnifique!
C'est à peine s'il remarqua que ce dernier lui parlait:

"Tes propos me flattent Quin. Les elfes sont tout autant discrets, si je puis dire car tu es également le premier de cette race que je rencontre. Peut-être est-ce pour cacher les délicates beautés que vous êtes aux yeux des autres afin qu'on ne vous les ravisse pas..."

Quin sourit, touché. C'est vrai que les elfes avaient tendance à se cacher des lieux publics, mais sûrement pas parce qu'ils étaient beaux, quoique l'allusion flattait également Quin. Non, simplement les elfes préféraient la nature et avaient encore du mal à supporter la présence des autres races. C'est pourquoi lui et son frère avaient vécu séparés du monde, passatn le plus clair de leur temps dans l'eau : au moins, ils n'y faisaient pas de rencontres désagréables...

"Qu'en penses-tu Quin ?"

" Je ne sais pas... répondit l'elfe. Pour moi, ma "beauté" est une malédiction... " soupira-t-il brusquement.

En effet, s'il avait été moins beau, son premier maître ne l'aurait pas violé... Ni le second, ni même les suivants. On l'aurait laissé dans son coin et personne n'aurait fat attention à lui. Mais parc qu'il était beau, on avait considéré qu'on pouvait lui faire autant de mal que l'on voulait... Et de cela, Quin ne s'en remettrait jamais.

" C'est peut-être parce que je suis beau que vous m'avez acheté, et tous mes maîtres précédents ont eu la même réaction. Cependant, ils n'étaient pas tous aussi gentils que vous... Malheureusement... "

Quin sentit sa gorge se nouer : repenser à son viol n'avait rien de jouissif...
Il porta une main à son front : décidément, il n'aurait jamais dû accepter ce verre, il n'arrivait plus à se retenir maintenant... C'était malin!

" C'est peut-être parce que je suis beau que vous m'avez acheté, et tous mes maîtres précédents ont eu la même réaction. Cependant, ils n'étaient pas tous aussi gentils que vous... Malheureusement... "

Endril fixa un moment le jeune homme en face de lui. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Pourtant, dans un élan qu'il aurait cru impossible de sa part, il prit la main de l'elfe dans la sienne, délicatement comme s'il risquait de la briser. Du pouce, il caressa légèrement la peau délicate de son esclave.

"Tu es beau oui. C'est pour cette raison que je t'ai pris avec moi. Pourtant, je ne lèverais la main sur toi que si tu m'y obliges vraiment. Et pour le moment, je ne vois pas pour quelle raison je te ferais du mal."

Contrairement à d'habitude, le vampire employait un ton doux presque tendre. Il tentait de capter le regard de Quin qui avait l'air de vouloir l'éviter. Pourtant, Endril sentait qu'il cherchait inconsciemment une épaule pour s'épancher et une oreille attentive. Il se proposait car lui-même n'avait jamais été écouté et avait toujours été délaissé, comme s'il n'était qu'un vulgaire bibelot qu'une tante vous avait offert mais dont vous ne pouviez vous débarasser.

"Tu es beau oui. C'est pour cette raison que je t'ai pris avec moi. Pourtant, je ne lèverais la main sur toi que si tu m'y obliges vraiment. Et pour le moment, je ne vois pas pour quelle raison je te ferais du mal."

Quin sentait la main de son maître caresser doucement la sienne, appuyant légèrement sur sa peau fragile. Ce geste l'émut, mais sans doute était-ce à cause de l'alcool qu'il se sentait aussi émotif... Il fuyait le regard de son maître, parce qu'il sentait que dans son état, il risquait de faire une bêtise...

" Je vous fais confiance, je vous l'ai déjà dit... " murmura Quin.

Il avait une envie furieuse de parler, et l'alcool l'y encourageant, il céda.

" Je... Je n'ai pas toujours été un esclave... "

Les mots avaient du mal à sortir, mais bizarrement, il en était détaché, comme si c'était quelqu'un d'autre qui racontait cela...

" Mais... Mon premier maître m'a... Il m'a... Il m'a... Non, je ne peux pas le dire... "

Se sentant brusquement trés mal, il se leva et lança un regard où perçait la honte sur Endril : il était en train de se tourner en ridicule. Et puis c'était son histoire personnelle, une histoire qui lui faisait tellement mal que son maître ne devrait pas la connaître... Il secoua la tête et s'excusa :

" Je suis désolé, je raconte n'importe quoi. Je crois que je ferai mieux d'aller me coucher avant de vous gâcher la soirée."

Sur ces mots, il se dirigea rapidement vers l'ascenseur de l'hôtel, plantant son maître sur place. Il attendit impatiemment que l'ascenseur s'ouvre, redoutant que son maître ne le rejoigne. Heureusement, les portes s'ouvrirent et il se précipita à l'intérieur, avant d'appuyer rapidement sur les boutons pour monter.
Une fois que les portes se refermèrent, il s'effondra contre la paroi de l'ascenseur, se recroquevillant au sol, tremblant de tous ses membres... L'image de son viol repassait en boucle dans son esprit et il se sentait vraiment mal...

" Je suis désolé, je raconte n'importe quoi. Je crois que je ferai mieux d'aller me coucher avant de vous gâcher la soirée."

Sur ces mots qui tétanisèrent Endril, la jolie flamme disparut en direction des ascenseurs. Il se leva, un peu perdu puis comprenant en partie ce qu'il se passait et saisisant enfin les paroles de Quin, il courut à sa suite. Hélas, au moment où il atteignait les ascenseurs, les portes de celui que son esclave avait pris se refermaient.

"Raah !" pesta-t-il.

Il n'avait pas d'autre choix que de prendre les escaliers. Il se lança sur la porte qui y menait et commença à gravir les marches trois par trois, ses jambes étant trop courtes pour les monter quatre par quatre. Il n'avait pas le souffle court, il avait l'habitude de parcourir de longues distances en courant. Le seul problème pour lui était d'arriver avant que Quin ne sorte de l'ascenseur.

*Quelle plaie... !*

Il y était presque, il pouvait y arriver ! Encore quelques marches avant de parvenir à l'étage de sa chambre. Le vampire atteignit le palier et ouvrit la porte en grand. Il chercha un moment à s'orienter puis se dirigea le plus vite possible du côté des ascenseurs. L'un d'eux s'ouvrit sur un couple qui préférait faire leurs petites affaires dans la cabine, un second s'ouvrit sur deux vieux amis qui retournaient à leur chambre. Il ne restait donc plus que le troisième. Endril attendit donc patiemment que les portes s'ouvrent.

Il n'aurait pas dû boire, il n'aurait pas dû boire...
Il ne cessait de se répéter cela, recroquevillé sur le sol de l'ascenseur. A chaque fois c'était pareil : soit il plongeait dans une euphorie étrange, soit il se mettait à raconter n'importe quoi sur un ton mélancolique qui le rendait ridicule... Aprés tout c'était le lot des esclaves d'être violé, c'était normal pour eux... Oui mais voilà, ça lui était arrivé, et il ne trouvait pas cela normal du tout!! Au contraire... Il vomissait ce souvenir, il le haïssait...
Et l'alcool avait ce pouvoir étrange de le lui rappeler indéfiniment, comme une malédiction...
Il sentit soudain l'ascenseur s'arrêter mais resta assis sur le sol, dos appuyé contre la paroi. Il ne pouvait pas bouger, il n'en avait pas envie...
Et il s'en voulait d'avoir fui son maître de cette manière... Endril était sûrement le maître le plus gentil qu'il ait eu depuis longtemps... Depuis toujours même... Il n'aurait pas dû faire ça.
Oui mais voilà, il avait peur... Si peur que son maître ne lui jette un regard dégoûté aprés avoir compris qu'il avait été violé... Il ne voulait pas voir cette lueur de pitié dans les yeux de son maître. Tout mais pas ça!
Alors il avait préféré s'enfuir avant de dire une bêtise. Mais bêtement, alors qu'il était recroquevillé sur le sol, il n'avait plus qu'une envie : être avec Endril. Parce que le vampire avait ce don incomparable pour le rassurer...
Il l'avait fui mais il voulait être avec lui... Etrange réaction. Il n'arrivait même pas à se comprendre lui-même.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Quin releva doucement la tête... Pour voir Endril dans l'entrée, légèrement essouflé mais bien présent.
Les yeux de Quin s'illuminèrent et des larmes vinrent doucement perler aux coins de ses yeux.

" Maître... C'est bien vous? Vous êtes là...? "

Il n'arrivait pas à y croire...

" Maître... C'est bien vous? Vous êtes là...? "

Le visage de Quin était touchant au possible. Il avait l'air de croire à une apparition ou à un fantôme. Endril s'avança dans la cabine et les portes se refermèrent. L'habitacle resta au même étage. Le vampire s'agenouilla devant l'elfe et effleura de ses doigts pâles comme la Mort l'une de ses joues délicates. Un petit sourire fleuri sur les lèvres de la créature nocturne.

"Qui veux-tu que se soit ? Y a-t-il au monde un seul vampire aussi petit que moi ?"

Il tendit une main aussi blanche que celle d'un cadavre et aida son esclave à se relever. Il aimait bien la chaleur que dégageaient les créatures vivantes et plus particulièrement celle de Quin. Avec les couleurs flamboyantes de ses yeux et de sa chevelure, il avait vraiment l'impression de voir une flamme vivante, une flamme personnifiée. L'unique flamme qu'il pouvait se permettre d'approcher et de toucher sans mourir dans d'atroces souffrance ou bien sans être grièvement blessé, comme l'après-midi même.

"Allons viens. Il est tard, il vaut mieux aller dormir."

Pour la première fois depuis leur rencontre, Endril souriait vraiment. Un sourire certes triste mais un sourire franc et doux.

C'était une apparition pour Quinn et il trembla encore plus quand le vampire vint s'agenouiller devant lui et passer une main caressante sur sa joue.

"Qui veux-tu que se soit ? Y a-t-il au monde un seul vampire aussi petit que moi ?"

Il lui tendit sa main pour l'aider à se relever et l'elfe obtempéra. Il se releva rapidement, même si sa tête tournait un peu à cause de l'alcool. Son maître était si gentil avec lui... Il ne semblait pas lui en vouloir de l'avoir ainsi abandonné. Ce qui n'empêchait pas l'elfe de se sentir trés gêné, mais il appréciait sa présence.

"Allons viens. Il est tard, il vaut mieux aller dormir."

Oui, son maître avait raison : Quin se sentait à bout de force, l'effet était accentué par l'alcool. Il n'aspirait plus qu'à poser enfin sa tête sur un oreiller pour dormir. Voilà longtemps qu'il n'avait pas connu un vrai lit!

Lorsqu'il tourna la tête vers Endril, il eut le plaisir d'apercevoir un magnifique sourire sur les lèvres du vampire. Un sourire sincère et honnête. Chaleureux même et cela fit du bien à Quin. Il retrouvait cette sécurité apaisante qu'il percevait avec Endril.
Il le laissa le conduire jusqu'à leur chambre, n'osant rien dire de peur de passer encore pour un impoli...
Mais lorsque ses yeux tombèrent sur le seul et unique lit de la pièce, Quin eut un petit soupir étonné.

" Il n'y a qu'un seul lit maître... Vous préférez que je dorme par terre? "

A part pour le violer, aucun de ses maître n'avait jamais accepté Quin dans son lit, aussi était-il habitué au sol...
Il lança un regard où pointait le sommeil sur Endril : ses paupières se fermaient toutes seules et il sentait Morphée reprendre ses droits sur lui...
Il bailla fortement, une main devant sa bouche.

" Il n'y a qu'un seul lit maître... Vous préférez que je dorme par terre? "

"Dormir par terre ? Tu n'y penses pas ! Nous partagerons le lit. Je bouge peu quand je dors et je prends peu de place. Tu auras donc tout le confort qu'il te faut. Ne bouge pas d'ici, je vais te chercher de quoi te vêtir pour la nuit."

Endril disparut dans la penderie comme précédemment, laissant seul l'elfe dans la chambre. Il y prit une simple chemise de soie noire transparante et un boxer assorti mais moins "indiscret". Pour son esclave, il choisit une chemise à longues manches pourpre et un pantalon de la même couleur. Il retourna ensuite dans le salon en passant par la salle de bain où il versa un grand verre d'eau.

"Tu peux aller te changer dans la salle de bain. Si tu te lèves avant moi demain matin, ne tire les rideaux sous aucun prétexte."

Sur ces paroles, il commença à se dévêtir, dénudant sa peau opale et délicate. Il n'avait nullement honte de son corps. Et surtout, il voulait faire comprendre à Quin que malgré le fait qu'il ait sûrement subi des sévices sexuels, il ne lui ferait rien et qu'il ne fallait pas avoir honte de soi car s'il avait été agressé, ce n'était pas de sa faute.

*C'est simplement celui qui t'a fait ça qui est immonde et pourri jusqu'au plus profond de son être...*

"Dormir par terre ? Tu n'y penses pas ! Nous partagerons le lit. Je bouge peu quand je dors et je prends peu de place. Tu auras donc tout le confort qu'il te faut. Ne bouge pas d'ici, je vais te chercher de quoi te vêtir pour la nuit."

La réaction vive de son maître arracha un sourire attendri à Quin : décidément, Endril n'était pas comme les autres. Il le trouvait même adorable avec lui et il se sentait réellement bien en sa compagnie.
Le vampire disparut quelques instants dans la salle de bain et revint avec un ensemble pourpre qu'il tendit à Quin. L'elfe le regarda, troublé par la couleur qui s'associait parfaitement avec ses cheveux... Endril l'avait-il choisi sciemment?

"Tu peux aller te changer dans la salle de bain. Si tu te lèves avant moi demain matin, ne tire les rideaux sous aucun prétexte."

Et sans attendre qu'il sorte de la pièce, son maître commença à se dévêtir. Quand Quin se rendit compte de ce qu'il faisait, il se mit à rougir violemment, mais il eut un mal fou à détacher ses yeux de la peau pâle et fine de son maître... Endril était véritablement trés beau et l'elfe se surprit à le contempler attentivement. Trés étonné de sa propre réaction, il s'enfuit dans la salle de bain, ferma la porte et s'y appuya, son coeur battant la chamade.
Lui qui fuyait le désir des autres, voilà que la vision de son maître torse nu avait réveillé une drôle d'envie dans le creux de ses reins... Il rougit et se maudit pour cette réaction qu'il trouvait stupide. Il n'avait pas le droit de penser de telles choses... Sans aucun doute, il fallait mettre cela sur le compte de l'alcool qui circulait toujours dans ses veines.
Il se déshabilla rapidement et rejoignit son maître s'était déjà couché dans le lit. Il se glissa à son tour sous les couvertures, sans un mot, tremblant légèrement, et se pelotonna dans un coin du lit, n'osant pas entrer en contact avec Endril.
Si le sommeil le guettait depuis un moment, il semblait l'avoir fui temporairement, et le pauvre elfe se retrouva recroquevillé au bord du lit, attendant impatiemment que Morphée l'accueille dans son royaume. C'était sans doute la proximité de son maître qui l'empêchait de se relaxer et il se mordit les lèvres de colère contre lui-même...

Finalement, assailli de remords sur sa conduite idiote de tout à l'heure, il se tourna dans le lit vers son maître et lui lança un petit regard penaud.

" Je suis désolé pour tout à l'heure Maître... Je ne voulais pas vous fuir... Je n'aurai pas dû boire. "

Le temps que Quin aille se changer, Endril avait déjà pris place dans le lit, remontant à demi les couvertures afin de ne pas mourir de chaud durant son sommeil. Puis son esclave finit par revenir et s'allonger à son tour, tentant par tous les moyens de na pas le toucher. C'était compréhensible: dormir avec un inconnu, qui plus est lorsqu'on avait été victime d'agressions sexuelles, ce n'était pas forcément évident.

Le vampire sentait une sorte de tension émaner de l'elfe mais il ne dit ni ne fit rien. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes d'aller vers les autres pour les réconforter et il trouvait que durant cette étonnante soirée, il en avait fait beaucoup plus pour Quin qu'il n'en avait fait pour quiconque durant toute sa vie.

Finalement, il sentit le matelas bouger sous lui tandis que "la flamme", comme il se plaisait à l'appeler mentalement, se tournait vers lui. Il lui lança un regard si désolé que pas même une pierre n'aurait eu le coeur de le blâmer.

" Je suis désolé pour tout à l'heure Maître... Je ne voulais pas vous fuir... Je n'aurai pas dû boire. "

"Je ne t'en veux pas. Je ne peux pas dire que je te comprends, je n'ai jamais vécu ce que tu as subi. Cependant, je peux comprendre le fait que cela t'ai marqué et bouleversé. Tu n'as pas à t'excuser pour un crime que tu n'as pas commis."

Le vampire s'autorisa un petit sourire encourageant pour son vis-à-vis. Il était du genre à ne pas aimer sourire gentiment. Ses sourires, il les préférait narquois, provocateurs, insolents tout mais sauf gentils. Puis il retint un bâillement et repoussa les courtes mèches qui lui tombaient dans les yeux.

"A présent dors. Tu en as grand besoin et la journée de demain ne sera pas de tout repos."

"Je ne t'en veux pas. Je ne peux pas dire que je te comprends, je n'ai jamais vécu ce que tu as subi. Cependant, je peux comprendre le fait que cela t'ai marqué et bouleversé. Tu n'as pas à t'excuser pour un crime que tu n'as pas commis."

Quin rougit subitement et baissa les yeux : ainsi, son maître avait tout compris... Il ne lui avait pourtant pas dit, mais sans doute ses réactions l'avaient dénoncé.
Mais ce qui le surprenait le plus, c'était que son maître ne semblait pas le regarder différement : aucun dégoût, aucune pitié dans ses yeux... La même petite flamme l'habitait, sans changement. Une petite flamme que l'elfe commençait à vraiment apprécier.
Il aperçut le sourire de son maître et rougit encore plus, remerciant le ciel que l'obscurité le dissimule suffisamment pour que son maître ne le remarque pas.
Son maître retint un baîllement et Quin sourit, attendri. Il avait l'air si jeune dans ces moments-là que l'elfe le trouvait vraiment attendrissant.

"A présent dors. Tu en as grand besoin et la journée de demain ne sera pas de tout repos."

" Oui Maître... " répondit docilement Quin avec néanmoins un sourire en coin.

Il se pelottonna sous les couvertures, en partie rassuré, même s'il attendit que son maître soit endormi, ou du moins le paraisse pour fermer les yeux... Les mauvaises habitudes dont il n'arrivait pas à se débarrasser....

" Oui Maître... "

Endril sourit une dernière fois puis ferma les yeux pour de bon. Il aimait bien se concentrer sur un bruit ou un son particulier pour trouver le sommeil lorsqu'il faisait nuit. Normalement il vivait la nuit et non le jour. C'était donc pour cette raison qu'il avait besoin d'un bruit régulier pour s'endormir. Il se focalisa donc sur la respiration de son esclave et bien vite Morphée l'accueillit dans ses bras.

Le lendemain matin ce fut le chant d'un oiseau sur le bord de la fenêtre, chose rare et appréciable. Il se redressa lentement, cherchant des yeux un rideau qui aurait pu être soulevé par un souffle de vent et qui aurait pu faire entrer dans la pièce des rayons de soleil mortels. Le vampire se leva sans bruit et alla dans le salon. Là, il demanda à la réception de faire monter un petit déjeuner complet et consistant pour deux personnes. Ensuite, il retourna dans la chambre et s'assit dans un fauteuil profond. Là, il attendit que Quin s'éveille, posant un regard doux et tendre sur lui.

[allez un p'tit post avant d'aller me coucher!^^]

Quin dormait du sommeil du juste, pour la première fois depuis longtemps. Il étair serein, heureux : voilà trés longtemps qu'il n'avait pas fait de véritable nuit et celle-ci était évidemment la bienvenue.
De plus, ses cauchemars habituels l'avaient laissé tranquille et il passa donc la plus merveilleuse nuit qu'il lui ait été donné d'avoir.
Ce fut à peine s'il se réveilla lorsqu'il sentit qu'on bougeait dans le lit : il se contenta de s'enfouir un peu plus profondément dans son oreiller, soupirant de bien-être.
Il y eut un peu de bruit dans la chambre et Quin tiqua, encore sous l'empire du sommeil, mais comme le silence revint bientôt, il pu de nouveau plonger dans les limbes du sommeil.
Quelques minutes s'écoulèrent ou bien quelques heures? Il n'en avait aucune idée, mais les draps étaient moins chauds, privés d'une présence chaleureuse, et son corps commença doucement à se réveiller, repu de sommeil.
L'elfe ouvrit un oeil, puis le referma pareusseusement. Il émit un petit grognement typiquement matinal, avant de finalement se tourner entre les draps et d'ouvrir enfin les yeux.
Son regard tomba d'abord sur le plafond, et il cru un instant rêver : où était passée la geôle dans laquelle il dormait d'habitude? Puis tout lui revint en mémoire: Endril!!
Il tourna brusquement la tête, inquiet de ne pas encore l'avoir vu, et ses yeux tombèrent sur le vampire assis dans un fauteuil, en train de le regarder avec sérénité.
Quin rougit légèrement avant d'esquisser un petit sourire timide.

" Bonjour... "

Il bailla doucement et rajouta:

" Je n'avais jamais aussi bien dormi... Et vous, la nuit a été bonne? "

L'elfe se redressa sur le lit et se frotta les yeux, se réveillant tout doucement....

" Bonjour... "

"Bonjour."

" Je n'avais jamais aussi bien dormi... Et vous, la nuit a été bonne? "

"Je suis heureux de l'entendre. J'ai assez bien dormi, oui."

Endril se leva prestement de son fauteuil et vint s'asseoir sur le bord du lit, près de Quinn, à distance raisonnable pour ne pas l'effrayer, les pans de sa chemise suivant avec grâce ses mouvements vifs et dévoilant par la même son torse à la blancheur cadavérique. Avec des gestes simples et rapides, il fit une tresse avec la chevelure flamboyante de son esclave. Tresse qu'il posa sur l'épaule du jeune homme. Il fixa un instant son "oeuvre" d'un air très sérieux puis afficha un minuscule sourire et un air satisfait et assez orgueilleux.

"Qui dormirait mal auprès de toi, dis-moi ?"

Evidemment la question n'attendait pas de réponse et le vampire se leva et se dirigea vers la porte de la chambre. Sur le seuil, il se retourna.

"Tu es parfait ainsi. Viens donc prendre le petit-déjeuner. Il serait dommage de gâcher un tel festin. Et je pense que tu dois avoir l'estomac dans les talons après une si longue nuit de sommeil."

Sur cette invitation, la créature nocturne quitta la pièce et passa dans le salon où, un quart d'heure auparant, le service de l'hôtel avait fait monter un petit-déjeuner digne d'un roi et avait fait dresser la table dans le petit salon de la suite d'Endril. Celui-ci s'était installé sur uen chaise capitonnée de velours rouge et une domestique attendait que Quinn fasse son apparition pour les servir.

Quin sourit en entendant son maître dire qu'il avait bien dormi. Mais il le vit soudain bouger et le regarda avec surprise venir s'asseoir à côté de lui sur le lit. L'elfe n'eut pas de geste de recul, ne voulant pas passer pour un impoli, mais il se demanda un instant ce que son maître comptait faire...
Les bras d'Endril s'élancèrent et Quin se tendit, un peu inquiet. Mais dès que les doigts du vampires se posèrent sur ses cheveux, il se décrispa et lui lança un regard trés étonné. Que voulait-il faire?
Mais il se rendit à peine compte qu'il lui faisait une natte : ses yeux tombèrent sur la chemise entrouverte de son maître et il se sentit rapidement rougir. Le vampire était trés sexy, sa peau blanche découverte semblait être de nacre et pour un peu, l'elfe aurait presque tendu ses doigts pour la toucher, mais il se retint.
Il sentit soudain une masse tomber sur son épaule et il regarda avec étonnement la tresse que le vampire venait de faire. Il sourit, trés amusé, et leva ses yeux brillants sur son maître qui s'était levé.

"Tu es parfait ainsi. Viens donc prendre le petit-déjeuner. Il serait dommage de gâcher un tel festin. Et je pense que tu dois avoir l'estomac dans les talons après une si longue nuit de sommeil."

Parfait... Voilà longtemps qu'on ne lui avait pas dit cela, et il se sentit rougir, alors qu'un sourire idiot et béat se posait sur ses lèvres.

" Merci maître! " dit-il en se levant, aussi heureux qu'un gamin.

Les souvenirs frustrants de la veille s'étaient tous envolés et Quin se sentait formidablement bien. Il se leva rapidement, tenant sa tresse de la main pour qu'elle ne se défasse pas; aprés tout, c'était le premier cadeau de son maître; et il rejoignit le vampire dans la pièce suivante. Il avait pris une grande suite et Quin en était impressionné.
Il vint s'asseoir directement en face de son maître, admirant les plats posés sur la table. Tout cela avait l'air délicieux et en plus, il mourrait de faim!
Il envoya un grand sourire à Endril, lui montrant ainsi que tout allait bien, et il s'attaqua sans attendre à son assiette.

" Alors vous voulez partir aujourd'hui? "demanda soudain l'elfe, curieux et un peu inquiet tout de même.

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