Fin de journée [pv Todes]

La soirée tombait et le marchand était furieux : non seulement son concurrent avait eu plus de recettes que lui dans la journée, mais de plus un de ses employé était parti, le laissant seul avec les nombreux esclaves qui peuplaient son petit étal, pour se débrouiller avec les clients…
Autrement dit, il était de très mauvaise humeur et ce n’était pas le moment de l’énerver davantage. Tous les esclaves s’en rendaient plus ou moins compte et ils se tassaient dans leurs cages, se faisant tous petits pour ne pas être remarqués.

De son côté, la journée avait été encore plus difficile pour Quinn : on ne lui avait pas donné une seule goutte d’eau de la journée et il se sentait de plus en plus mal. Sa gorge était désespérément sèche et il avait des vertiges, même en restant assis.
Aussi ne pu-t-il résister quand le marchand bourru passa devant sa cage. Il se redressa et s’approcha à genoux des barreaux pour demander un peu d’eau.
Dans son état d’énervement actuel, le marchand était parfaitement incapable de remarquer la fatigue de son esclave et pour toute réponse, il lui donna un coup de pied violent qui l’atteignit à la mâchoire avant de s’écrier :

« Petit merdeux !! Fous-moi la paix ! »

Quinn retomba au sol en grimaçant et il porta aussitôt sa main à sa mâchoire douloureuse. Mais quel idiot !!! Quinn ne demandait qu’un peu d’eau, et pas le Nirvana !

Démoralisé et fatigué, l’esclave se recroquevilla sur le sol, les yeux baissés. La lumière extérieure baissait considérablement et d’ici peu, la boutique fermerait. Les derniers clients évoluaient encore entre les étals mais aucun ne fit attention à lui.
Un esclave mal en point n’intéressait personne…
Quinn soupira : l’eau lui manquait cruellement, surtout pour un elfe aquatique ! Si seulement il avait eu quelques gouttes, il aurait peut-être accueilli la nuit qui arrivait avec soulagement. Mais là, il n’allait pas beaucoup dormir. Chacune de ses inspirations étaient trop laborieuse…

Un de ses camarades, dans la cage d’à côté, s’inquiéta pour lui et il tenta de l’appeler, mais l’elfe ne répondit même pas, restant allongé sur le côté, à même le sol. Il releva à peine les yeux et son regard tomba sur une silhouette fantomatique qui s’était arrêté devant sa cage.
Un client ? Un autre esclave ? Quinn ne le distinguait pas vraiment mais il murmura simplement :

« Un peu d’eau s’il vous plaît… Juste de l’eau… »

Oui, c'était une fin de journée, et notre cher Sphinx voletait au dessus des cages depuis un bon quart d'heure, il voyait toute sortes d'esclaves, et aussi de maîtres!
Le magnifique papillon noir s'était posé sur la cage d'un elfe aux cheveux orangés rouges, apparemment, ce dernier avait soif, et vit que le marchant qui s'approchait ne semblait pas de bone humeur, alors, il referma ses ailes, et attendit, s'envolant à l'instant où l'esclave se reçu un coup de pieds, il partit, et se posa sur l'épaule de cet homme étrange, entouré d'une veste noire, qui le cachait entièrement, et dont n'étaient distinct, que les yeux... Des yeux d'une lueure bleue assez effrayante, des yeux dont la pupile était celle d'un serpent! Et ils étaient suivient, de se regard... Si froid, et blessant, mais accompagné d'une tristesse lointaine, que beaucoup évitaient... Il s'avança dans le marché, son papillon posé sur l'épaule, il marcha entre les cages, jetant des regards à tout ces esclaves, qui n'ont rien demandé, toutes ses créatures, humaines ou non, qui auraient dû être libres! Mais qui étaient si pitoyables, dans leurs petites cages, elles étaient semblables à des bêtes! Mais, pour Todes, même un animal méritait la vie, et la liberté... Alors, il arriva enfin devant la cage de l'elfe que le Sphinx lui avait indiqué... Il resta immobile quelques minutes avant d'entendre l'autre lui demander de l'eau...
Le silence se creusa pendant cinq minutes après lesqu'elles il répondit froidement:

" Je n'en ai pas "

Alors, il ferma les yeux, éteignant toute source de lumière dans la nuit enfin plongée...il ne les rouvrit qu'a l'instant où un autre papillon vint se poser sur la cage, suivit d'encore un autre... En tout, il arriva une vingtaine de ses magnifiques spécimens, qui posèrent tous quelque chose dans la main de Todes...
L'animorphe regarda sa paume avec un lèger sourire, vide... et il sortit de sa poche une sorte de coupelle, qu'il portait toujours sur lui, pour on ne sais quelle raison... Et déposa les petites choses dedans avant que le premier papillon ne vienne dans la coupelle et que l'on puisse enfin distinguer ce qu'elle contenait... Des toutes petites billes de plastiques, contenant de l'eau... Oui, c'était invraissemblable , mais Todes, en tant qu'animorphe Sphinx pouvait parler à ses derniers... Ou bien, les laissez décider...Alors, le papillon, perça chaques sacs, et s'envola...
Todes enleva les petites enveloppe de papiers, et se baissa, toujours caché dans l'ombre de sa cagoule, pour glisser la coupelle sous la cage... Avant de dire de sa voix froide:

" C'est peu... Mais je ne veux pas avoir à porter un fardeau pour rentrer... "

Mais que voulait il dire par cela?! Qu'il prennait cet elfe en tant qu'esclave? Peut-être bien, mais encore fallait il qu'il l'achète, enfin bon... Il faut avouer que cet homme en noir, qui portait des papillons comme on porte un enfant, faisait peur à beaucoup de gens! Et de plus, si on le conaissait, les raisons de la peur pouvaient être fondées puisqu'il avait passé deux ans en prison! Et de plus, il semblait être froid d'apparences...
Todes ne bougeait pas... Attendant que ce maudit marchant ne s'adresse à lui...
Autour d'eux deux ou trois clients passaient, en courant, et l'un d'eux urmurra en passant dérière Todes:

" Assassin... "

Les pupilles en fentes de l'animorphe se dilatèrent, et il se raidit, sentant encore une de ses crises d'hystérie arriver... Il ne fallait pas lui dire de telles choses, pas du tout...
Alors, sa cape devint aile, et il n'y plus qu'un pauvre papillon, plus gros que les autres, à la place du futur maître ... qui redevint, quelques secondes après...Humain... Oui, il avait évité la crise, mais cette transformation n'avait pas été voulut et lui avait causer un magnifique mal de crâne... Le jeune homme leva un bras et posa sa main sur sa tête, cachant en partie son visage, avant de regarder vers le vendeur et d'encore attendre...

« Je n’en ai pas »

Quinn gémit pitoyablement : décidément, personne ne l’aiderait aujourd’hui. Il eut subitement envie de pleurer mais il se retint, gardant son regard posé sur l’étrange inconnu devant sa cage, qui l’observait avec un calme surprenant.
Cet homme semblait si froid, si loin de là, comme si son esprit était ailleurs. Quinn l’observa avec crainte et curiosité. Ce devait être un client de la boutique et il était étonné qu’il s’attarde autant de temps devant sa cage. Etait-il intéressé par lui ? Pourtant… L’elfe devait renvoyer un spectacle pitoyable…

La suite échappa un peu à l’elfe, qui se contenta d’observer les papillons voleter autour de l’inconnu, petites créatures libres de voler là où elles voulaient. Quinn les envia un peu, avant de voir soudain un petit bol être déposé par terre et se remplir doucement d’eau.
Ahuri, il se redressa, hypnotisé par l’eau toute proche et quand l’inconnu daigna enfin lui donner le petit bol d’eau. L’elfe tendit la main et s’en empara aussitôt pour le porter à ses lèvres trop sèches. C’était peu effectivement mais suffisant pour redonner un peu d’énergie à Quinn qui poussa un soupir de soulagement intense quand l’eau coula en lui, source de vie incomparable aux autres.

Les mots de l’étranger l’intriguèrent et l’elfe leva sur lui un regard différent : il lui apparaissait de plus en plus probable que cet homme voulait l’acheter et il fut surpris de son choix. Surpris mais heureux, car cela lui permettrait de sortir enfin de cette maudite cage !

Se sentant un peu mieux, Quinn se redressa un peu. Le murmure lui échappa mais il vit clairement le mal-être de son futur maître et il écarquilla les yeux en apercevant le petit papillon qui le remplaça l’espace d’un instant, sans doute venu à l’aide de l’humain.
Quinn avait déjà vu des animorphes mais jamais un animorphe du papillon et il trouva cela plutôt sympathique.

Mais quand il vit le vendeur revenir vers eux, visiblement intéressé de remplir sa bourse en vendant un dernier esclave avant la fermeture, Quinn se recroquevilla dans le fond de sa cage de peur de recevoir un autre coup.

« Cet elfe vous intéresse monsieur ? C’est un très beau spécimen, vous avez raison. Son prix est à la hauteur de la marchandise. »

Quinn pâlit en entendant ses mots horribles : être considéré comme un simple objet le mettait toujours mal à l’aise et il baissa le regard, atrocement gêné.
Mais le vendeur ne comptait pas en rester là : il ouvrit la cage et entra pour venir attraper violemment son bras. Il le tira de la cage assez brutalement avant de le jeter aux pieds du jeune animorphe étrange en disant :

« Vous n’avez qu’à regarder de plus prés. »

L’elfe baissa le regard, sa respiration s’affolant alors que ses joues prenaient une belle teinte rouge. Il connaissait ce genre de client qui le tripotaient sans aucune gêne avant de déclarer qu’ils ne voulaient pas de lui… Et il avait horreur de ça.
Il ferma les yeux et murmura imperceptiblement :

« Non, s’il vous plaît… »

Todes ne bougea pas, attendant toujours le marchand. Quand ce dernier arriva, et parla , les poings de todes se serrèrent... Comment pouvait on dire d'un être quel qu'il soit qu'il n'est qu'une chose à vendre ?! Même ses parents ne l'auraient pas mérité! Malgrés cela il garda son calme immobile, et surtout il resta muet! Non, il ne paierait pas un emontagne d'or, au contraire.... Quand il vit le vendeur attraper Quinn, il serra les dents, on n'éttrapait pas son futur compagnon ainsi, car même si Todes était violent parfois, il ne fraperait certainement pas ce joli elfe....Todes! ne pense pas à cela voyons!... Bon, dans tout cela, les pratique de ce gars ne plaisaient pas trop au futur acheteur....
Quand le jeune esclave lui demanda de ne pas faire quelque chose , il se baissa, l'attrapa sous les épaules et le releva, sans une parole, non, il n'était pas quelqu'un qui s'amusait à ses choses ignobles qu'est de caresser un esclave, il bougea, de façon à être sûr que le marchand ne puisse pas toucher à l'elfe derrière lui... Il fit alors quelque chose qui , d'habitude était invraissemblable, enfin, pas tant que cela, pas pour un humain qui ne se reproche rien...Il laissa tomber la capuche noire qui recouvrait ses cheveux couleur neige, et regarda le marchand, ne montrant pour l'instant aucun trait de son visage au jeune esclave...

" Non... Ce n'est pas en faisant cela que je ....Le paierai plus cher... Par ailleurs il me semble que vous avez frapper cet être pour une goutte d'eau, et vous l'avez brutalisez... Je suis désolé mais cela ne fait que jouer en ma faveur... "

Quinn ne pouvait pas le voir, mais les yeux couleur brume de Todes avaient étrangement changés en une seconde, ils devinrent soudain mauvais et plein de rancune, mais sa ne dura pas...
Alors, il tourna la tête vers son esclave, qui put alors voir, cacher sous les cheveux de son futur maître la fine brûlure ressemblant à un tatouage couvert par le regard brume et vide de notre jeune Todes....
" Et je pense qu'il n'est pas contre l'opinion qui viens d'être évoqué... "

Un papillon vint alors se poser sur l'épaule de Todes, qui sembla totalement oublier la présence du vendeur, et qui prit l'animal sur son doigt, et le porte à hauteur du visage, avant qu'il ne soupire en silence et le fit s'envoler...

" Je me doutais qu'elle me rapellerait "

Il semblait changer du tout au tout en quelque secondes c'était étrange et le marchant en restait bouche bée tout les secondes... Todes remit sa capuche, cachant son visage androgyne au yeux de tous... Puis il se retourna, et passa à coté de Quinn, le faisant pivoter ...

" On y va "

Il sortit de sa poche une bourse, en cuir noir, et qu'il ouvrit laissant tomber son contenu ne prenant pas la peine de compter, il savait que la somme qu'elle contenait était frêle de toute façon!
Il s'arrêta attendant Quinn...

Quinn tremblait légèrement, terrifié à l’idée que cet homme-papillon ne tente de le toucher pour vérifier s’il était bien une bonne marchandise, comme l’avait certifié l’ignoble marchand. Il se recroquevilla un peu plus sur lui quand le jeune homme se baissa mais à sa grande surprise, il se contenta de le relever gentiment, avec une grande délicatesse un peu froide qui surprit l’elfe, mais le toucha.
Voilà longtemps qu’il n’avait pas eu l’impression d’être un être vivant digne de respect, et ce depuis qu’il était devenu un esclave. Il lança sur le jeune homme un regard étonné mais rempli de gratitude, et ce dernier vint se placer entre lui et le marchand, surprenant une nouvelle fois le pauvre esclave déstabilisé par un tel comportement.

Il l’écouta attentivement, surpris du ton qu’il employait avec le marchand, avant qu’il ne se tourne enfin vers lui : Quinn fut frappé par le tatouage sur son visage, qui n’en était peut-être pas un à vrai dire, et il écarquilla les yeux, touché par la beauté froide du jeune homme. Sa capuche le cachait entièrement et c’était dommage parce que Quinn avait rarement vu quelqu’un d’aussi beau.
Surpris qu’il s’adresse à lui, l’elfe approuva d’un hochement de tête, un peu perdu tout de même. Il n’avait jamais osé s’opposer au marchand, mais si cet homme l’achetait alors son destin changerait peut-être…

Un papillon vint soudain le distraire et Quinn fut une nouvelle fois surpris de voir celui qui semblait vouloir devenir son maître soupirer et murmurer qu’on le rappelait. Qui le rappelait ? Il était capable de comprendre les papillons, vraiment ?
Puis tout se passa très vite : le jeune homme se retourna et lui fit signe de le suivre, jetant carrément une bourse sur le sol d’un air dédaigneux. L’esclave jeta un dernier regard vers le marchand, comme pour voir s’il approuvait son départ et sans attendre, il se précipita à la suite du jeune homme, son nouveau maître.
Il lui adressa un petit sourire timide, vraiment heureux de pouvoir enfin sortir de sa cage sinistre et d’être de nouveau libre. Il marcha calmement à ses côtés, essayant d’être discret, mais il ne pu retenir un petit « merci » très doux de sortir de ses lèvres.

« Je… Je m’appelle Quinn maître. » cru-t-il bon d’ajouter.

Son maître serait sûrement heureux de posséder cette information. Et puis il préférait lui donner son nom plutôt que d’être appelé ‘la chose’ ou ‘l’esclave’. C’était quand même plus digne.

Il marchait à vive allure quand un nouveau vertige dû au manque d’eau et aux coups reçus le fit vaciller et il s’accrocha instinctivement au bras de son nouveau maître pour ne pas tomber. Il secoua la tête, reprit ses esprits et se rendit compte seulement après de son geste.
Il rougit brusquement et retira sa main comme s’il s’était brûlé, tout en s’excusant maladroitement :

« Pardon mon maître, je… Je suis désolé… »

Très bien le petit elfe le suivait, d'un coté Todes en était heureux, car il avait enfin put trouvé quelque choses qui lui rapellait un peu Yoru... Oui, cela lui faisait plaisir, mais, pourquoi était-il triste, comme un enfant qui perd la vie de son chaton ? Comme ses enfants aux nez coller aux vitres, qui regardent la pluie tomber des vitres du train, en serrant leur poupées de chiffon, et si...

* Si on la leur enlève ils pleurent... *

Oui, c'était cela, mais alors nous ne pouvons pas qualifier Todes d'enfant... Du moins pour le moment, le souvenir de Yoru était encore trop lointain pour le faire pleurer...Il entendit le merci de son compagnon, un regard gentil sortit de ses yeux de serpents, même si Quin ne pouvait l'avoir vu...Il redevint malheureusement tout de suite sombre, comme si un fantôme volait son coeur... C'est alors qu'il sentit quelque chose lui attraper le bras, tirant sur le satin qui entourait ses brûlures lui arrachant un étranglement de douleur... Quand son esclave le lâcha en s'excusant, Todes rouvrit les yeux, retenant la douleur entre ses dents, il finit par dire:

" Quand tu tombe tu peux t'accrocher, à l'épaule... Mais pas au bras, sil-te-plait.... "

Il avança un peu avant de dire par dessus son épaule...

" D'ailleurs, arrête de m'apeller Maître, il n'y a que les anciennes servantes de mon père qui le font, appel moi Todes ... Mais pas Maître...Il n'y a pas sur terre de Maître . "

Non, il le pensait mais bon, cela ne l'empêchait pas d'être le maître de Quin, qu'il le veuille ou non!
Il porta son bras non endoloris vers sa capuche et la resserra, se cachant encore plus dans l'unité sombre de son haut, la couleur brume de ses yeux ne se voyant même plus... Un papillion voletait autour de lui, semblant vouloir converser comme l'autre, mais il le chassa viollement d'un coup de bras, avant de murmurrer un lèger "marre" et de continuer d'avancer tout droit, les yeux mi-clos...

* Tu n'es plus de ce monde, tu m'as laisser, e tpuis pourquoi disais-tu toujours que sur Terre d'autres étaient sympathiques? Alors que c'est faux! Inh?! Tu ne réponds rien là! *

Oui il s'énervait contre Yoru, enfin contre lui même puisque son amant décèdé ne pouvait l'entendre... Ce n'était pas possible l'envie qu'il avait d'hurler au monde entier qu'il n'avait pas mérité ces deux ans de prison, et qu'il n'était pas fou... juste amoureux... De la personne la plus douce de la Terre... D'une personne

" Assassiné... ils l'ont tuer "

Ce ne fut qu'a ce moment là qu'il se redit compte qu'il parlait tout haut, enfin, pas hurler mais il le murmurrait et si quelqu'un l'écoutait il l'aurait entendu...