En attendant...

Yûko venait à peine d'arriver en ville que déjà on commençait à le maltraiter. Il avait été battu à coup de baton et on l'avait tiré par les oreilles pour l'enmener jusqu'ici. La première penssée qui lui vint à l'esprit était que les gens d'ici n'était pas très aimables. Le jeune garçon, toujours aussi candide, n'avait pas tout de suite compris qu'on le menait au marché des esclaves. Il ne connaissait pas cela, voir des hommes et des femmes liés par des chaînes était pour lui un nouveau mysthère à élucider.
On l'avait fait s'assoeir avec d'autres esclaves qui ne daignaient pas lui adresser la parole. Par peur sans doute... En face, il put voir des gens se ruer sur une jeune femme. Un homme venait de l'échanger contre quelques pièces d'or. Allait-il donc être vendu comme elle ?
Dans un livre, il avait déjà lu ce genre de phénomène. Les hommes, dont la peau était noir, étaient autrefois considérés comme des objets.

Yûko se mit à touner la tête dans tout les sens, cherchant un moyen de s'enfuir. Mais pourquoi ? Il n'y avait pas de raisons, finir esclave ne pouvait être pire que devoir vendre son corps pour ne pas mourir de faim. De plus, ses poignets étaient liés par des chaînes. Il n'avait plus d'autre choix que d'attendre qu'un passant veuille de lui.

Doleo marchait rêveusement et même nonchalament dans les rues du marché, regardant de-ci de-là les étals des divers marchands d'esclaves. Il fallait qu'il s'en trouve un pour effectuer ce fichu voyage jusqu'à Sket. Il soupira en repensant à sa dernière dispute avec son père. Il trouvait cela stupide mais il continuait de le croire responsable. Il s'arrêta un instant, lassé de marcher sans trouver depuis maintenant près de deux heures et demi.

Il avait envie de laisser tomber ses recherches pour retourner à la maison, même s'il risquait de se disputer et d'en venir une nouvelle fois aux mains avec son paternel lorsqu'il repéra une petite paire d'oreilles non loin de lui. Apparement, il s'agissait d'un animorphe et même s'il avait déjà vu des amis de son géniteur en posséder, il n'en avait jamais vraiment vu d'aussi près. Mu par la curiosité, il s'approcha de l'estrade du marchand qui hélait les passants.

"Venez voir ma belle marchandise ! Venez voir comme ils sont beaux mes esclaves !" criait-il à tout va.

Le démon se stoppa pile devant l'animorphe qui devait bien faire deux têtes de moins que lui et le toisa un long moment, sans ouvrir la bouche. Au bout d'un certain temps, le marchand finit par l'apercevoir et il s'approcha.

"Que puis-je pour vous, jeune homme ? Cet esclave vous intéresse ? Si c'est pour le voyage jusqu'à Sket, il est un peu jeune..."

"C'est moi le seul juge. C'est lui que je veux. Ton prix sera le mien."

Doleo n'avait pas envie de chercher midi à quatorze heures et il comptait rentrer chez lui avec cet esclave, point. L'homme lui donna une somme et le démon lui lança une petite bourse bien rebondie qui devait contenir trois fois le prix demandé. Le marchand retira les chaînes qui entravaient le jeune animorphe et Doleo s'empressa de le prendre par le poignet et de le tirer un peu plus loin avant de s'arrêter à l'ombre d'une petite ruelle.

"A partir d'aujourd'hui, je suis ton maître. Si tu m'obéis, tout se passera bien et je ne te ferai pas de mal. Suis-je assez clair ?"

L'attente fut moin longue qu'il ne l'aurait penssé. A peine avait-il eu le temps d'imaginer à quoi pourrait bien ressembler son nouveau maître, qu'un homme s'approcha de lui. Celui-ci ne passait pas inaperçu, il était assez grand et avait les cheveux noirs corbeau. Pourtant, ce n'était pas par sa taille que Yûko était impressionné. L'homme possédait d'étranges yeux bleux qui semblaient le fusiller du regard. De plus, autour de lui émanait une aura inquiétante, ce qui le fit frissoner. Une chose était sûr, cette personne n'était pas humaine.
Lorsqu'il vint se placer en face de l'esclave, celui-ci recula d'un pas. Ils se regardaient à présent les yeux dans les yeux mais rien il ne se passa rien d'autre et cela dura plusieurs minutes. Yûko était de plus en plus inquiet, il voulait dire quelque chose mais auncun mot ne voulu sortir de sa bouche.
Il se mordit les lèvres lorsque le marchand vînt à sa rescousse. Apparement, le démon avait pour réel intention de l'acheter et cela ne dura pas longtemps. Le prix avait était convenu, l'argent donné, ses liens défaits et déjà son nouveau maître l'entrainait plus loin. Dans une sombre ruelle, il mit les points sur les i : Tout ce que Yûko avait à faire maintenant c'était obéïr. Le chat aurait aimé lui répondre mais il était encore trop intimidé pour cela. Donc il ferma les yeux et hocha frénétiquement la tête en guise de oui.

L'animorphe semblait intimidé et hocha si énergiquement la tête à sa question que Doleo ne doutait absolument pas d'avoir obtenu de lui une certaine fidélité probalement temporaire mais qui existait et cela était suffisant. Du moment qu'il revenait à la maison avec lui et qu'il en repartait, son père se fichait pas mal de son voyage.

"Bien, je vois que tu as compris. A présent, je vais te poser quelques petites questions toutes simples et te dire ce que tu dois et ne dois pas faire, d'accord ?"

L'expression du visage du démon s'adoucit légèrement puis il invita le félidé à s'asseoir à même le sol en joignant le geste à la parole et laissant choir son postérieur sur le sol poussiéreux de la ruelle.

"Je suis un démon mais je suppose que tu t'en doutes. Mon géniteur me crois responsable d'une faute que je n'ai pas commise. A cause de cela, il me déteste et déteste tout ce qui m'appartient donc il te déteste. Tu me suis jusqu'ici ?"

Il attendit un signe de son esclave puis poursuivit tranquillement.

"Pour éviter les problèmes, reste toujours près de moi et n'exécute que mes ordres. Ne t'approche pas des autres esclaves du clan et ne parle à personne d'autre que moi. Ca va jusque là ?"

Le démon repoussa un mèche qui lui tombait dans les yeux et riva ses prunelles claires à celles de l'animorphe. Il avait intérêt à faire attention à cette petite créature car elle était le type même que les voleurs d'esclave prenaient pour proie. Il se leva lentement puis tendit la main à l'animorphe pour en faire de même.

"Allons donc manger quelque chose..."

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