Ludwig regardait son jeune esclave, ou plutôt ses mains qu'il tendaient dans sa direction, la chemise à moitié boutonné, tandis qu'il haussait les épaules en répondant simplement à sa question. A cette vue, Ludwig ne put s'empêcher de sourire. En fait, il trouvait cet esclave de plus en plus mignon. Sûrement à cause de son attitude. Décidément, cet esclave était plein de promesses, et le jeune maitre ne regrettait pas du tout de l'avoir acheté. même si c'était sur un coup de tète. Enfin, c'était mieux pour lui d'avoir quelqu'un de fin et d'agile à ses cotés plutôt qu'un demi-elfe ou un vampire qui était disputé par des femmes en manque. Enfin. Il avait répondu quoi, déjà ? Ah, oui, que l'alcool dans le dos était douloureux.
> Et bien... C'est plutôt bon signe, non ? Ça signifie que l'alcool est en train d'enlever toutes les saloperies qui ont pu s'infiltrer dans tes plaies... Ah, ça te fait vraiment mal, non ?
Le jeune maitre s'en doutait, mais le sifflement sauvage qui perçait entre les lèvres d'Hideaki en étaient la preuve. A chaque mouvement, fut-il infime, de ses bras ou de son torse, les oreilles du jeune animorphe s'aplatissaient un peu plus sur son crane. Ludwig s'assit à coté de lui sur le canapé et le regarda un long moment. Il aurait bien voulu regarder ces cicatrices. Voir à quel point elles avaient marquées le jeune esclave. Alors qu'il dévisageait ses traits, un souvenir s'infiltra dans sa tète. Celui ou, allongé sur le lit, il rêvait... Quand quelque chose -une bouche- s'était posée sur ses lèvres, le faisant ouvrir les yeux pour aussitôt remarquer les cheveux noirs, fins et doux, qui lui caressaient le visage.
Ludwig cligna des yeux et se passa une main fatiguée sur le visage. C'est alors qu'il entendit un soupir de soulagement. Hideaki avait apparemment pris un anti-douleur que lui avait donné le médecin. Il sourit à son maitre, puis demanda à Ludwig d'une voix douce et plutôt mal assurée .
Le jeune maitre sourit en retour, puis répondit d'une vois toute aussi douce :
> Pas de soucis pour le voyage. On partira quand on sera tous les deux fin prêts. Je ne comptait pas partir tout de suite de toute façon. Il vaut mieux qu'on se connaisse avant de partir, tu n'es pas d'accord? Pas la peine de se presser autant.
Non. Il n'y avait pas de problème pour le voyage, mais par contre, pour l'entrainement, Ludwig savait qu'il ne fallait pas trop qu'ils tardent, tous les deux. Mais pour cela, il fallait qu'Hideaki guérisse le plus rapidement possible. Et ce n'était surement pas en lui mettant la pression qu'il allait réussir a en tirer quelque chose. Enfin, pour le moment, il était l'heure d'aller manger. On verrait tout ça plus tard.
Le jeune maitre se leva, puis regarda son esclave, et lui tendit la main pour l'aider à se relever malgré ses blessures.
> On va manger ?