Quelques achats indispensables....

Rochiel était sorti un peu précipitamment de chez lui, l'esprit résolu... Même si quelques remords commençaient à l'atteindre et à le mettre mal à l'aise.
Il s'était vraiment comporté comme un abruti avec Kaiji, il s'en rendait compte maintenant, mais il avait paniqué, tout simplement...
Quand il repensa au doux baiser du jeune homme sur sa main, il frissonnait encore, légèrement tendu. Il détestait se faire prendre par suprise comme ça, sans pouvoir prévoir ce qui allait arriver.
Pourtant, le jeune esclave ne méritait pas cela : il n'avait pas dû avoir une vie amusante, et Rochiel était sûrement loin de la vérité, aussi avait-il le droit de s'attendre à un peu plus de complicité et de gentillesse...

* Fichu caractère de *** * pensa Rochiel en songeant à lui-même.

Il aurait voulu se montrer plus tendre, mais il n'y arrivait pas... Il fallait dire aussi qu'il était conditionné depuis tout ce temps passé auprés de sa belle-mère et de ses demi-frères. Avec eux, il ne s'était jamais attendu à la moindre tendresse, et il s'était forgé une carapace en conséquence... Le pauvre Kaiji devrait faire avec...

Il le suivait docilement, et Rochiel lui désigna une boutique non loin d'un mouvement de tête.

" C'est l'armurie... Vu notre voyage, on a intérêt à s'équiper! Surtout n'hésite pas si tu vois quelque chose qui te plaît.... "

Et il entra sans un mot de plus dans la boutique, toutes ses pensées maintenant tournées vers son voyage et les armes qu'il allait choisir...
Quand une idée lui traversa soudain l'esprit. Il se tourna rapidement vers Kaiji et lui lança un regard interrogateur :

" Au fait, je t'ai dit où on allait? "

Kaiji marchait doucement derrière son maître. Il espérait sincèrement qu'il s'agissait d'un simple coup de tête, qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur tout le temps qu'il avait à passer avec lui. Plongé dans ses pensées, il regarda vaguement la direction qu'indiquait Rochiel et ne sortit réellement de sa rêverie que lorsque celui-ci lui parla.

" C'est l'armurie... Vu notre voyage, on a intérêt à s'équiper! Surtout n'hésite pas si tu vois quelque chose qui te plaît.... "

Le brun hocha simplement la tête en guise de réponse, entrant dans la boutique à la suite de son maître. Il regardait vaguement les armes, protections et autres accessoires nécessaires au combat et au voyage qu'ils allaient entreprendre. A nouveau perdu dans une certaine léthargie, ce fut encore la voix de Rochiel qui l'éveilla.

" Au fait, je t'ai dit où on allait? "

Son maître le regardait. Kaiji qui s'était déjà fait à cette nouvelle attitude, fut légèrement surpris et mis un temps avant de comprendre qu'il s'adressait à lui.

"Heu... Non, vous ne m'en avez pas parlé."

L'esclave ne savait pas quoi dire d'autre. Et puis il se sentait un peu blessé alors qu'il avait tant espéré de cette toute nouvelle relation. Il détourna donc les yeux, retenant des larmes de rage car il commençait vraiment à se demander pourquoi on l'avait mis sur cette terre si c'était pour être sans cesse rejeté.

"Heu... Non, vous ne m'en avez pas parlé."

" Ah... Je suis tête en l'air en ce moment! " s'exclama Rochiel sans même remarqué le malaise de Kaiji. Et il partit dans son petit discours habituel : il adorait parler du voyage qu'il allait faire, cela lui donnait l'impression d'exister.

" Nous allons faire le fameux pélerinage de Suden, jusqu'à Sket. C'est trés dangereux, mais nous venons nous équiper pour cela. Tu connais la vieille légende qui dit que... "

Il s'arrêta lorsqu'il vit les yeux de Kaiji se baisser, apparemment mal à l'aise, et même plus que cela. Il était étonné de ce changement chez son esclave, et il se demanda ce qui se passait.
Il espérait de tout coeur ne pas être la cause de cette humeur triste : c'est vrai qu'il lui avait parlé un peu sèchement, mais c'était une façon comme une autre de se protéger lui-même...
Il s'approcha de Kaiji et le força à relever le menton de sa main, puis lui jeta un regard inquiet:

" Tout va bien Kaiji? "

Dans sa voix transparaissant toute son inquiétude : il détestait voir les gens se sentir mal avec lui.

" Tout va bien Kaiji? "

Avec le geste de son maître, Kaiji fut bien obligé de croiser son regard. Un regard sincèrement empli d'inquiétude. Le poids qu'il traînait depuis qu'ils avaient quitté la demeure de Rochiel s'envola face à cette marque d'attention. Un léger sourire éclaira le visage du brun.

"Je vais bien, ne vous en faites pas."

Clea était à la fois vrai et faux. Il allait bien mais il se sentait malgré tout tourmenté par ce changement d'attitude si soudain. Il repoussa doucement une mèche brune qui tombait sur son front pâle et soupira, discrètement il l'espérait.

"Vous me parliez du pélerinage jusqu'à Sket. Et d'une légende aussi. Vous avez vraiment l'air déterminé à faire ce voyage."

Kaiji avait remarqué l'enthousiasme avec lequel son maître parlait de ce voyage. Il aurait voulu avoir au moins un rêve, ou ne serai-ce qu'une envie. Hélas, il n'avait rien de tout cela. Juste des espoirs qui s'envolaient toujours en fumée. Même le mince espoir qu'il avait de bien s'entendre avec Rochiel s'était légèrement fissuré. Mais il continuait d'y croire, il ne voulait pas perdre confiance. Ce fut donc tout ouïe qu'il attendit la réponse de son maître.

"Je vais bien, ne vous en faites pas."

Le brun lui avait sourit et, même s'il sentait que c'était un peu forcé, Rochiel se sentit rassuré : il se sentait responsable de Kaiji et le voir mal à l'aise signifierait qu'il avait mal rempli son devoir... Devoir qui n'en était pas vraiment un, car le jeune homme, malgré le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble, représentait plus un ami aux yeux de Rochiel qu'un véritable esclave. Et aider ses amis n'est jamais un devoir.
Il entendit le petit soupir de Kaiji et son inquiétude revint au grand galop, mais dés que le jeune homme lui demanda de lui parler de son voyage, il retrouva son rêve avec un petit sourire.

"Oui, je veux faire ce voyage pour prouver aux autres que je ne suis pas un incapable, que je vaux quelque chose et que j'existe! "

Les étoiles brillaient dans ses yeux : il y croyait tellement fort. Le regard de son père comptait tellement pour lui...

" Et je compte bien y arriver! Comme le jeune guerrier de la légende! Avec toi bien entendu." ajouta-t-il avec un sourire vers Kaiji. " Mais pour cela, nous avons besoin d'armes, car le voyage est trés dangereux... "

Il se tourna vers les rayons remplis d'armes, s'empara de la main de Kaiji et l'entraîna à travers le magasin.

" N'hésite pas, prends ce que tu veux !"

" N'hésite pas, prends ce que tu veux !"

Comme pour l'épisode des vêtements, Kaiji hésita un instant, tournant son regard vers son maître. Il était si généreux. Il n'hésitait, pour la seconde fois, pas à lui faire montre de gentillesse et de douceur, ce dont il avait manqué pendant longtemps.

"Je peux vraiment ?"

Les yeux du brun se posaient sur les étagères où étaient soigneusement rangées les plus belles épées qu'il ait jamais vu. Il était complètement sidéré que son maître veuille bien lui permettre de porter l'un de ces bijoux nés sous les mains des meilleurs forgerons. Il s'approcha doucement d'une épée à la garde finement ciselée. Du coin de l'oeil il vit le marchand le surveiller afin qu'il n'abîme pas sa marchandise. Il dégaina l'épée et l'admira, aussi émerveillé qu'un enfant à qui l'on offrait son tout premier cadeau de Noël.

"C'est celle-là qui me plait !" dit-il en se tournant tout sourire vers Rochiel.

Puis lorsqu'il avisa le prix de l'arme qu'il désirait tant, il afficha une mine déconfite, certain que le prix refroidirait son maître dans sa proposition.

"Je peux vraiment ?"

Rochiel eut un petit rire amusé:

" Bien sûr! "

Il se dirigea vers les arcs aprés avoir lâché la main de Kaiji : il avait toujours eu une préférence pour ce genre d'arme, et il savait les manier parfaitement.
Il était en train d'examiner les flèches, aprés avoir trouvé un magnifique arc qu'on eut dit taillé pour lui, quand il jeta un coup d'oeil à Kaiji : ce dernier venait de trouver une épée magnifique, et Rochiel fut étonné de son choix. Le jeune homme semblait trés heureux d'avoir trouvé une telle merveille, mais Rochiel se demandait s'il savait véritablement s'en servir. Il avait le coup d'oeil, mais savoir manier une épée était plus difficile que de la choisir. Et il ne tenait pas vraiment à ce qu'il se blesse avec.

"C'est celle-là qui me plait !"

Mais le visage satisfait et joyeux de Kaiji se rembrunit soudain quand il aperçut le prix de l'arme.
Rochiel eut un petit sourire ironique : ce n'était pas lui qui payait, alors autant en profiter!
Il s'approcha de Kaiji et lui posa une main sur l'épaule, attirant ainsi son attention.

" Si tu sais t'en servir, on la prends! "

Il lui sourit, ne voulant pas que son esclave se sente redevable de quoi que ce soit. Cela lui faisait vraiment plaisir de lui offrir, ne serait-ce que pour se faire pardonner de sa brusquerie un peu bougon de toute à l'heure...

" Excellent choix en tout cas! "

" Si tu sais t'en servir, on la prends! "

*Un peu que je sais m'en servir !*

Kaiji posa un genou à terre, et levant solennellement les yeux vers son maître. Il inclina ensuite humblement la tête, prononçant un serment qu'il avait bien l'intention de tenir jusqu'à son dernier souffle: d'après ses vieux souvenirs de son père, il fallait toujours honorer celui qui vous offrait une arme car il était peu probable qu'il se retourne contre vous et surtout il vous portait une grande estime.

"Sur ma vie, je jure de vous protéger et de vous prêter mon bras et ma force autant de fois que cela vous sera nécessaire."

Puis le brun releva la tête, ses yeux rencontrant le regard de Rochiel toujours devant lui. Il espérait ne pa lui avoir fait honte. En tout cas, l'attitude un peu froide de son maître était déjà oubliée et Kaiji lui faisait entièrement de nouveau confiance, heureux que le jeune homme lui porte autant d'attention.

Alors que Rochiel ne s'y attendait pas du tout, il vit soudain Kaiji poser un genoux à terre et prononcer d'une façon solennelle un sermon :

"Sur ma vie, je jure de vous protéger et de vous prêter mon bras et ma force autant de fois que cela vous sera nécessaire."

Il leva ensuite un regard décidé sur Rochiel et le jeune homme en fut frappé de stupeur : Kaiji ne blaguait pas, au contraire il était même trés sérieux. IL venait de prêter serment avec une telle force et une telle croyance dans ses propres paroles que Rochiel en resta bouche bée. Jamais encore on ne lui avait fait un coup comme ça...

Il s'accroupit à ses côtés, un sourire heureux et fier sur le visage, et posa sa main sur l'épaule de Kaiji, un peu ému quand même.

" Je... Je te remercie... Mon ami. "

Il était véritablement touché du geste de Kaiji, et il l'aida à se relever. Puis il paya rapidement le marchand qui s'approchait, lu déposant une petite bourse entre les mains. Il se tourna ensuite vers Kaiji et passa son bras par-dessus ses épaules, montrant par là-même son respect et l'amitié qu'il portait au jeune homme. Aprés un tel serment, c'était le moins qu'il puisse faire.

" Allez viens, je t'offre un verre pour fêter l'occasion... Et pour arroser notre départ! "

Et ils sortirent tous deux en direction du bar de la ville de Suden.

[aprés ton post,

le bar ^^]

[ça marche ^^]

Kaiji fixait toujours son maître qui, visiblement, était on ne peut plus surpris par son attitude. Puis il s'agenouilla devant lui, un large sourire éclairant son si joli visage.

*Kaiji... Arrête de penser n'importe quoi, tu veux...?*

La main que posa Rochiel sur son épaule le rassura quant à sa future réaction.

" Je... Je te remercie... Mon ami. "

"Je vous en pr... Ami ?"

Le brun n'avait pas tout de suite fait attention à ce que disait son maître. Le jeune homme venait de l'appeler "mon ami" ! L'esclave n'en revenait pas et il se leva comme un automate, regardant Rochiel payer le marchand avant de passer un bras autour de ses épaules.

" Allez viens, je t'offre un verre pour fêter l'occasion... Et pour arroser notre départ! "

"D'accord !"

Kaiji souriait de toutes ses dents: enfin ! Enfin quelqu'un qui le considérait autrement qu'un objet, qu'une poupée que l'on prenait à loisir avant de la jeter sans état d'âme. Cette marque de confiance, il la bénissait comme jamais. Il avait enfin de l'importance aux yeux de quelqu'un. Et surtout, il était humain aux yeux de quelqu'un !

"Merci..."

[Let's go to the bar XD]

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