Ti loup à vendre

Damien poussa un gémissement en se réveillant. Tous les jours sans exception depuis son arrivée un mois plus tôt, le marchand le réveillait d'un coup de pied dans le ventre qui lui coupait le souffle. Il était très souvent frappé, mais jamais à des endroits visible pour satisfaire les clients. Déjà mince avant d'arriver, il commençait à avoir l'air maladif à cause de la sous-alimentation. Une fois qu'il eut repris son souffle, il se transforma en humain, car il passait ses nuit sous sa forme lupine pour ne pas avoir froid. Il soupira longuement et pensa:

*Si seulement quelqu'un pouvait venir me sortir de cet enfer...*

Quelques instants plus tard, il entendit des pas s'approcher de lui et il se recroquevilla, les yeux hermétiquement fermés, par peur de recevoir un coup.

Akira regarda le ciel. Ce dernier était d'un noir orageux, mais le jeune homme n'en tint pas compte.
Il venait de sortir de sa demeure, et se dirigeait a présent vers le marché des esclaves. On le jugeait a présent prèt a entreprendre le voyage, et on le poussait a présent pour acheter un esclave digne de ce nom, malgré les récitences de l'animorphe. Mais il avait a présent cédé, et était bientôt arrivé au marché...
Akira soupira, puis regarda le tabouret en bois dur posé dans un coin de la diligence. C'était le tabouret sur lequel s'assiérait son futur esclave... Pathétique... Et puis, cette règle qui faisait que le maitre et son esclave ne devais plus se quitter... Akira pinca ses lèvres minces, signe de désapprouvement...
Lorsque la calèche s'arreta, il attendit que le cocher descende pour lui ouvrir la porte, puis, lorsque celui ci le fit enfin, Akira passa devant lui sans même lui accorder un regard. le vieil elfe qui s'occupait des chevaux s'inclina, puis il ferma la portière, remonta a bord de la calèche et repartit au trot.
Autour de lui, il y avait une agitation peu commune... Les marchands vantaient les mérites de leurs esclaves, et la foule murmurait a l'unisson lorsqu'un esclave tentait de se rebeller. Akira regarda les esclaves d'un air dédaigneux, de loin, puis, s'approchant peu a peu, il se promena entre les cages, ne prenant pas compte des surnoms peu appréciables dont on l'affublait...
Il avait besoin d'un jeune esclave solide et endurant, pour supporter le voyage pour traverser l'ile... Pas d'une fille, elles étaient trop chochotes, malgré le fait qu'elles étaient plus dévouées. Mais la dévotion n'était pas un problème pour Akira : il savait se faire respecter.

Et pourtant.... L'esclave qu'il repéra ce jour-la sur le marché ne paraissait ni solide, ni endurant a ce moment précis. Pour ainsi dire, les esclaves de ce marchand étaient tous de mauvaise condition : mals nourris, ils paraissaient chétifs et il étaient, pour la plupart, recroquevillés sur eux-même, levant a peine la tète lorsqu'un client passait près de leur cage.
Akira, ce jour la, repéra un jeune et frêle garçon, a peine plus âgé que le jeune animorphe. Lorsque le jeune maitre s'approcha de sa cage en particulier, une tète blonde se recroquevilla sur lui-même. Akira fronça les sourcils. ça ne présageait pas grand chose de bon. Son ancien esclave, qui malheureusement pour le jeune homme était parti je ne sais ou, paraissait beaucoup plus... rebelle. Enfin, toujours était-il que ces cheveux...
Le futur maitre n'était plus qu'à quelques pas de la cage. Ces pas, il les franchit lentement, observant, scrutant le jeune garçon. Il s'arréta a quelques centimetres de la cage, regarda en silence Damien, puis il lui fit d'une voix froide :

<< Comment tu t'apelles? >>

N'entendant plus vraiment de bruit et n'ayant pas sentit de coup venir, il ouvrit un oeil et vit une personne positionnée devant sa cage. Croyant qu'il n'avait pas grand chose à craindre, il releva un peu la tête, mais la voix froide qui parvint à ses oreilles le figea. En fait, il avait peut-être quelque chose à craindre finalement. Il dit finalement son nom, d'une voix un peu effrayée:

"Je me nomme Damien..."

Il n'aimait pas ête ainsi fixé, ça l'angoissait. L'homme se tenant devant lui n'avait pas l'air des plus gentil, pire encore, il avait l'air si froid et distant... Il vit alors le marchand s'approcher pour venter à son nouveau client les mérites d'un autre esclave quelconque. Le vieil homme semblait prendre beaucoup de plaisir à torturer le petit blond qui blêmissait peu à peu. Il n'avait pas envie de rester dans cette cage juste parce que le vieux débris s'amusait à jouer avec lui. Il éleva alors la parole et dit, d'une voix légèrement tremblante:

"Laisse-le donc choisir! s'il ne veut pas de tes autres esclaves il a le droit!"

Le blondinet se vit alors donner un coup qui lui coupa le souffle un instant pour qu'il se taise. Se rebeller contre le marchand n'avait pas été une bonne idée finalement...

Le futur maitre regarda longuement l'esclave. Il paraissait effrayé, mais il fallait avouer que le marchand n'avait pas du tout l'air aimable. Cela pouvait jouer, surtout quand on était enfermé avec juste assez de nourriture et d'eau pour pouvoir survivre.

Damien...

Akira se passa et repassa le nom du jeune garçon dans sa tête, ses yeux brillant d'un éclat froid et fixant toujours le jeune esclave. Il paraissait effrayé, et cela ne surprit guère le jeune animorphe : il commençait réellement a avoir l'habitude de cette réaction. Il avait néanmoins relevé la tète, et Akira put longuement observer son visage. Bizarrement, nota-il, le jeune esclave ne détournait pas le regard, bien que l'on sentait qu'il était angoissé... Et à ce moment là, le marchand s'approcha de la cage, rompant le contact visuel que je jeune animorphe avait établi avec Damien. Le vieil homme se fixait un sourire sur son visage, mais on sentait bien qu'il préférait garder les esclaves qu'il gardait, sans doute par cruauté. Le jeune Akira serra imperceptiblement les mains dans ses poches, et regarda le jeune homme avec froideur, tandis qu'une voix fine disait quelque chose a ses cotés, quelque chose, une phrase, que le jeune maitre ne saisit qu'un peu tard. Un peu tard, mais pas le marchand, qui réagit au quart de tour en envoyant le bâton qui tenait à la main dans le ventre de Damien.

Laisse-le donc choisir! s'il ne veut pas de tes autres esclaves il a le droit!

Hum... Intéressant. Cet esclave avait donc quelques ressemblances avec Roxas, finalement... Le jeune maître laissa échapper un petit rire, en souriant. Il coula un regard au jeune esclave, recroquevillé dans sa cage, puis fixa le marchand de ses yeux froids, glaciaux même. Son visage ne présentait plus aucun signe de sympathie ou d'amusement. Il dit juste d'une voix neutre :

<< Je le prends. >>

Le marchand, qui s'apprêtait a protester, le regarda, puis acquiesça. Mais, en même temps, un sourire fleurit sur ses lèvres. Il prit la parole de sa voix bourrue :

" Et bien, ma foi, cher monsieur, je vous déconseille celui la. Sa seule particularité est qu'il peut se transformer en loup. Mais, si vous êtes bien sur de votre coup, alors je dois vous prévenir, il m'a couté cher, donc, par conséquent, j'en suis désolé d'avance, mais il me faudra vous en demander beaucoup... "

Akira secoua la tête négativement. Il n'y avait pas le moindre problème pour l'argent. par contre, les paroles du marchand ne lui plaisaient pas du tout. Méfiant, il demanda le prix d'une voix à laquelle il fit prendre un ton blasé, pour tromper le vieil homme. Celui ci, croyant que tout cela était dans sa poche, annonça un prix exorbitant :

" J'en demande 700000. J'ai réellement eu un mal fou pour le trouver, vous savez, et... euh... "

Il n'eut pas le temps de finir. Pendant sa tirade, le jeune maitre s'était rapproché de la cage, ne prêtant aucune attention aux dires du vieil homme. Tournant le dos au marchand, il croisa le regard de Damien, auquel il adressa un petit sourire qui s'étira sur ses lèvres... Il écarta les pans de sa veste et en sortit avec grâce un poignard fin, dont la lame brillait au Soleil et captait le regard...



- je te laisse improviser ^^... Je t'avais prévenu que mon perso était un peu spécial ^^'

Le sourire du marchand ne dit rien qui vaille à Damien et il lui lança un regard noir. Il parlait comme si se transformer en loup n'était pas une bonne chose. Il eut un ricanement en entendant le reste de la phrase. Il marmonna:

"J'ai tellement coût cher espèce de crétin, tout ce que t'as fait c'est m'assomer et me traîner ici..."

Et hop, un nouveau coup. Le blondinet rola les yeux en entendant le prix. Son regard s,accrocha à celui de l'homme voulant l'acheter. Il aperçu aors le poignard que ceui-ci tenait. Un éclat de frayeur passa dans ses yeux, mais il sentait qu'il ne serait pas blessé par le poignard. Il pensait à toutes les possibilités qui pouvaient arriver. Il cherchait lui-même une solution. Peut-être le poignard serait assez fin pour déverrouiller la cage, mais ça prendrait un peu de temps. Il observa les alentours et remarqua le couteau de chasse du marchand plus loin, donc, mis à part le bâton, il n'était pas armé... Et puis, le commerçant était vraiment peureux. Si celui voulant l'acheter menaçait le marchand, celui-ci allait probablement demander un prix beaucoup plus bas. Un petit sourire fleurit sur les lèvres de Damien qui voulait voir son tortionnaire demander pitié.

Le jeune Akira lutta pour le pas éclater de rire en voyant les réactions successives de Damien. Il paraissait tour à tour énervé, rebelle, puis effrayé, songeur et enfin pervers. Une vraie panoplie d'expressions si différentes les une des autres que le jeune maitre se demanda si le jeune esclave n'était pas acteur dans une ancienne vie. En tous cas, le regard du jeune animorphe passait du marchand à la serrure de sa cage, puis de cette dernière au poignard, puis enfin son regard s'arrêta sur le jeune blond, qui lui souriait toujours. Voire même un peu plus qu'avant. Akira, qui avait comprit son intention, mit discrètement, dans un geste fluide et silencieux, sa main dans l'une de ses poches, pour en retirer un bout de métal très fin, mais solide, courbé à son extrémité. Toujours aussi vif, il fit passer l'outil dans la cage du jeune esclave, comme pour lui dire -Démerde toi, moi je m'occupe de l'autre vieux crouton.-
le poignard brillait toujours. Akira leva la lame, puis il tourna doucement la tête vers le marchand. Son corps suivit le mouvement, et l'éclat scintillant du poignard attira l'œil du marchand, qui, contrairement aux premières impressions, serra ses mains sur le bâton, comme prêt à combattre. Akira leva sa main libre. Il souriait.

<< Bien ! selon cet esclave, vous ne vous êtes apparemment pas foulé. Bon, je ne peux pas vous le reprocher, le travail est fait -presque- correctement. Mais. Je trouve toujours que le prix est réellement trop élevé. Pas vous ? >>

Le jeune maitre examinait son poignard avec l'air de quelqu'un qui n'en ait rien a foutre. Mais lorsqu'il releva les yeux, le marchand put voir une flamme dure dans le fond de ses yeux. Cela démontra qu'il était prêt a tuer.

Tu peux faire le marchand ? merci =')

Damien prit le petit instrument et commença immédiatement à crocheter la serrure. Il mit un petit moment mais y arriva enfin. Il passa subtilement le petit bout de métal dans la min de son voisin qu'il savait être très violent. Une fois qu'ils seraient partis, le marchand mourrait. Il écouta un peu les paroles du marchand avant de faire quoi que ce soit.

"C'est... C'est sûr que je pourrais faire un petit effort... Je vais vous le laisser à moitié prix!"

Damien roula les yeux puis les tourna en sentant le boutde métal lui revenir. Il croisa le regard de son voisin qui lui fit un clin d'oeil. Le blondinet sourit puis sortit de la cage, en profitant de l'occasion pour se transformer en loup. Le marchand semblait de plus en plus craindre pour sa vie. D'un côté il était menacé d'un poignard et de l'autre, un loup grognant et semblant carrément vouloir le dévorer le regardait avec haine.

"Bon, c'est certain que vu comme ça je pourrait faire un rabais de 75 pour cent!"

Le loup se mit à grogner un peu plus fort et s'approcha, menaçant. Le marchand lui envoya un coup de bâton, arrachant un gémissement douloureux à l'animorphe et lança:

"Je m'en fou, foutez le camp tous les deux, je ne veux plus vous revoir!"

Avec sa tête, Damien poussa son nouveau maître à sortir vite, sachant le carnage qui allait se produire. Il ne se retransforma en humain qu'une fois dehors et dit:

"Mieux s'éloigner maintenant, le marchand va probablement bientôt apprendre qu'il vaut mieux ne pas faire de mal à des esclaves dangereux..."

Ensuite, il suivait simplement son maître sans dire un mot. Il demanda cependant une petite chose:

"Est-ce que je pourrais savoir votre nom, maître?"